Mini-champion est une minie-championne, née le 16 mars!
Elle a 10 jours aujourd'hui.
Voici le récit de son arrivée :
Voici le long récit de la naissance de ma 3e fille Raphaëlle, écrit pour elle. Il est long mais j'avais envie de me souvenir de chaque détail!
C’est le 1er juillet 2013 que papa et moi on a appris que tu étais bien accrochée dans mon bedon. Nous étions tellement contents! De 8 petites cellules parfaites, tu es devenu un petit embryon qui a décidé de faire partie de notre famille!
J’ai eu une très belle grossesse, assez différente de celles de tes sœurs. Peu de symptômes, un bébé cachottier à l’échographie de 20 semaines qui nous a fait languir jusqu’à sa naissance pour apprendre son identité. Nous savions déjà que si tu étais une fille, ton nom serait Raphaëlle. Pour un garçon, tu aurais été Axel, Damien ou Raphaël.
Maman était suivie par une sage-femme, comme pour ta sœur E.. Papa et moi avons décidé de t’accueillir à la maison de naissance pour laisser la maison à tes sœurs C. et E. pour que grand-maman J. vienne s’occuper d’elles.
La fin de la grossesse approche, tu devais naître autour du 9 mars 2014.
J’ai essayé beaucoup de choses dans les derniers jours pour aider l’accouchement à se déclencher de lui-même. Pour ta sœur E., peu de choses ont fonctionné et j’avais été bien inquiète de dire adieu à mes projets d’accoucher avec les sages-femmes qui m’avaient suivi tout au long de ma grossesse. Je n’avais pas du tout envie de revivre ça pour toi… aller à l’hôpital, passer des tests pour être certains que tu étais bien en forme (échographie, TRF), prévoir une date où on allait te forcer à sortir de mon bedon… non, non, non.
J’ai commencé à 36 semaines à prendre de la tisane de framboisier pour préparer mon utérus à bien travailler pour t’aider à sortir. Je suis allée voir un ostéopathe vers 38 semaines ½ pour préparer mon corps à ta sortie et pour aider le travail à se déclencher. J’ai essayé de marcher beaucoup et faire du gros ballon d’exercice pour t’aider à descendre et à bien te placer dans mon bedon. J’ai très mal au bassin, marcher est difficile mais je me dis qu’il faut que j’essaie quand même. Nous avons passé du temps ensemble papa et moi juste tous les 2 avec toi dans mon bedon pour se changer les idées… Tu es toujours au chaud…
Nous arrivons puis dépassons le 9 mars. Je vais voir un acupuncteur, je fais du tire-lait, je continue la tisane, la marche, le ballon… A., une des sages-femmes me donne de l’homéopathie. Rien… Au dernier rendez-vous le 12 mars, je suis effacée à 50%, col ouvert en entonnoir (1 cm interne, 2 cm externe). Tu es en station -3 dans mon bedon, soit un peu haut encore. Je retourne voir l’acupuncteur vendredi le 14 mars et je vais diner avec V., ta marraine.
Puis le samedi 15 mars, je décide que c’est assez. Que je ne continue que l’homéopathie, mais que j’en ai assez de me faire souffrir pour rien. Tant pis, je suis résignée. Le lundi 17 mars, je dois aller à l’hôpital pour l’échographie et le TRF, je m’y rendrai et puis c’est tout.
Le matin du dimanche 16 mars je suis à 41 semaines, on a donc dépassé d’une semaine la journée où tu devais arriver parmi nous. À mon réveil, je vais faire pipi et je remarque que j’ai des pertes de glaire mélangées à du sang. Je viens me recoucher avec papa, je réalise que j’ai des petites contractions. J’appelle ma sage-femme A. qui est de garde pour l’en informer et vérifier si c’est inquiétant de perdre du sang ainsi, ça ne m’est jamais arrivé. Elle me rassure en me disant que c’est probablement mon bouchon muqueux, que le travail va peut-être s’arrêter et repartir ce soir au coucher du soleil.
Comme de fait, on se lève vers 7h30 pour préparer tes soeurs qui doivent aller à leur cours de danse avec leur grand-maman ce matin-là et mes contractions cessent. Grand-maman J. arrive vers 9h00 et quitte avec les filles un peu plus tard. Papa et moi on relaxe. Je vais faire une petite commission à la pharmacie et papa quitte pour sa partie de hockey sur luge vers midi 30. Je prépare tranquillement le diner et tes sœurs reviennent avec leur grand-maman. On dîne toutes les 4. J’ai certains inconforts au bas de ventre mais je ne m’y attarde pas vraiment. Vers 14h00, ma mère me propose d’aller m’allonger, ce que j’accepte volontiers. Je prends mon cellulaire pour jouer un peu d’ici à ce que je m’endorme.
Une fois couchée, je réalise que j’ai des contractions assez prenantes, pas très douloureuses mais assez fortes pour ne plus les manquer. Je calcule mes contractions avec une application sur mon cellulaire. Elles reviennent dans un intervalle régulier (5-6 minutes) et durent 45 secondes. Vers 15h00, je me lève, je ne suis plus bien couchée. J’envoie un message texte à papa pour lui dire de se dépêcher une fois qu’il aura fini, que j’ai des contractions assez fortes et régulières et que j’ai hâte qu’il soit ici. Il m’écrit vers 15h20 pour me dire qu’il sort de la patinoire, qu’il averti son lift qu’ils doivent quitter le plus rapidement possible et qu’il me tient au courant. Les contractions se rapprochent et se rallongent (3-4 minutes et durent 1 minute). Je les prends assise sur mon gros ballon, dans ma chambre pour avoir un peu de calme. Tes sœurs sont fébriles, elles viennent me voir, je leur explique que tu vas probablement sortir aujourd’hui ou cette nuit. Que je vais travailler avec toi pour te faire sortir de mon bedon. Papa m’envoie des messages texte pour voir comment je vais. Je lui dis que je vais rappeler la sage-femme comme ça fait 2hrs que j’ai des contractions qui se rapprochent. Je parle à A. vers 15h50, elle me dit de prendre un bain et de voir si les contractions se rapprochent ou se calment. Si ce n’est pas le vrai travail, le bain devrait ralentir les contractions. Je réécris à papa et il me dit à 16h00 qu’ils sont en route. Grand-maman vient aussi voir comment je vais. Je sais que ce ne sera pas ces contractions qui me feront accoucher, que ça va devoir s’intensifier mais leur régularité ne trompent pas… je sais que c’est le bon moment.
Je plonge dans le bain chaud. Je m’y sens bien. Les contractions continuent aux 3 minutes et durent un peu plus d’une minute. Papa arrive vers 16h35 en même temps que je sors du bain. Il vient voir comment je vais. Je lui demande de rappeler A. pour lui donner l’intervalle et la durée de mes contractions et pour qu’on se donne rendez-vous à la maison de naissance. Elle part immédiatement et nous attends à la maison de naissance vers 17h30-18h00. Elle nous dit que G. (son interne sage-femme) y est déjà, elles nous prépareront la chambre Saule, comme on l’avait décidé. Papa prend une douche rapide et je termine les valises entre les contractions. Papa appelle le taxi, on sort l’attendre dehors. J’essaie de tout faire entre les contractions (mettre mon manteau, mes bottes, embrasser tes sœurs, sortir dehors, descendre les marches) entre les contractions qui continuent de revenir régulièrement. Je suis heureuse que mon travail soit parti seul, je suis émue de penser qu’en revenant, je te tiendrais dans mes bras.
Le taxi arrive et on part. 25 minutes nous séparent de la maison de naissance. Je respire durant les contractions, je ferme les yeux, ton papa me prend la main. Arrivés vers 18h00, les sages-femmes sortent nous accueillir, je continue d’avoir des contractions régulières et je tente encore de faire le maximum entre les contractions (sortir du taxi, marcher jusqu’à la porte, enlever mes bottes et mon manteau). Je suis fébrile et papa aussi. On s’en va à la chambre Saule, je m’y sens bien. C’est une belle grande chambre aux murs verts. G. prend ma pression, vérifie ton cœur. Elle tente de voir comment tu es placée dans mon ventre, tu es en station -2, le dos à gauche ce qui est l’idéal. Elle vérifie l’avancement du travail avec un toucher du col. Elle me sourit et dit que ce n’est pas du tout le même col qu’elle a touché le mercredi d’avant. Qu’il est bien centré, effacé à 100% et ouvert à 5 cm. Wow! Que de changement! C’est vraiment aujourd’hui ou cette nuit le grand moment! On parle un peu de ce que je voulais pour l’accouchement (dans le bain) entre les contractions. (À partir de maintenant, je perds la notion du temps jusqu’à ta sortie, je m’aide dans la chronologie avec le déroulement que les sages-femmes ont fait de l’accouchement)
A. et G. m’installent un gros ballon, je mets une robe tube que je voulais porter pour le travail et m’installe sur le ballon. Elles nous laissent seuls ton papa et moi. Je bouge le bassin, je respire, je commence à faire des sons graves durant les contractions. Ton papa essaie de me soulager comme il le peut en me massant le bas du dos ou en me faisant un point de pression sur la main mais rien ne fonctionne. Je me lève, je vais faire pipi et je continue de prendre les contractions debout. Je m’appuie sur le bureau et le bord du bain durant les contractions. Je fais des sons graves, je ne suis pas bien nulle part, ce qui fonctionnait pourtant lors des mes 2 autres accouchements ne m’aident pas, je suis déboussolée et ton papa aussi. Je sanglote, j’ai mal, tellement mal et j’ai de la misère a rester molle pour laisser travailler les contractions. G. entre et me dit que le travail semble très intense (car elle n’était pas bien loin et entendait mes sons et mes sanglots.) Elle me propose d’aller dans le bain, me dit que ça me soulagera probablement.
Le bain est prêt, A. et G. m’aident à y entrer. Je m’assoie dans l’eau chaude, je suis bien mais les contractions continuent de s’intensifier. J’ai de plus en plus de difficultés à prendre ses fortes vagues. A. me propose de m’allonger dans le bain pour enlever un peu de pression sur mon col. Je me mets bientôt à crier durant les contractions, c’est trop fort, je n’en peux plus! Je veux que ça arrête! A. et G. me font des pressions dans le dos et font des sons graves avec moi, j’essaie de les imiter mais au plus fort des contractions, je rugis, je crie. Je serre la main de ton papa d’une main et le bord du bain de l’autre. G. me propose d’aller vérifier l’état de mon col (il est maintenant 19h00), j’ai peur de ne pas être plus avancée, mes accouchements sont longs habituellement mais je veux savoir. G. me dit que je suis à 8 cm, que la poche des eaux est bien bombante dans mon col. Ouf, au moins je ne souffre pas pour rien! Ça avance très vite! La 2e sage-femme et l’aide natale sont appelées mais je ne prendrai conscience de leur présence qu’après ta naissance. On devait aussi appeler ta grand-maman pour qu’elle amène tes sœurs afin qu’elles puissent assister à ton arrivée, mais avec l’intensité qui me submerge, je préfère qu’elles viennent une fois que tu seras là seulement.
Le reste du travail est évidemment de plus en plus intense. Je prends encore les contractions allongées dans le bain d’eau chaude en rugissant. G. et A. vérifient régulièrement ton cœur pour s’assurer que tu prends bien l’intensité du travail. Ton papa me met des débarbouillettes d’eau froide dans le front, parfois un peu trop mouillées. J’ai l’impression de rupturer la poche des eaux. Je me mets à m’inquiéter pour mon col qui a toujours enflé durant mes accouchements. Je ne veux pas qu’il enfle, je ne pourrais pas endurer cette intensité durant des heures encore. G. revérifie, je suis à 8-9 cm mais les eaux sont toujours intactes. Je perds du bouchon muqueux. Les contractions sont intenses, je pousse parfois au plus fort de la contractions car la pression est tellement forte! J’essaie de rester molle pour laisser la contraction faire son travail de m’ouvrir pour te laisser passer mais je suis emportée par la force du travail.
Quelques contractions plus tard, les eaux rompent. Il y a du méconium dedans, je dois sortir du bain car ça pourrait être un signe que tu ne vas pas bien. Je sors du bain, je m’allonge dans le lit du côté gauche. Je m’inquiète toujours pour mon col et G. va vérifier quelques fois son état. Il continue à s’ouvrir et ne montre aucun signe d’enflure. Il est bientôt à 9 cm, avec une petite bande de col en haut. G. me dit que je peux pousser, que la petite bande est toute molle se tassera du chemin. Je pousse très fort à la prochaine contraction mais je ne te sens pas descendre. A. croit que tu pourrais t’être mise en postérieur (c’est-à-dire avec le nez vers mon ventre plutôt que vers mon dos). Je pleure et continue de rugir. Je ne comprends pas pourquoi tu t’es retourné. A. me propose de prendre quelques contractions à 4 pattes pour t’aider à te tourner, si tu es bien en postérieur, car elle n’en est pas certaine. Je prends 2 contractions en rugissant à 4 pattes, je dois avoir l’air d’une vraie lionne! À la 2e, je pousse et je te sens descendre, je sens toute la pression dans le bas de mon corps. Je me retourne sur le coté gauche et je pousse à la contraction suivante, G. et A. me montrent dans le miroir ta petite tête qu’on commence à très bien voir durant la poussée! Ça brûle, je sens ta tête qui couronne, toute près de la sortie. A. vérifie ton petit cœur entre les contractions de poussées, et il est soudainement à 70 bpm (alors que tu es plutôt à 140 bpm habituellement). G. me dit qu’à la prochaine contraction, je vais devoir pousser très fort, que tu es fatiguée et que tu dois sortir. Je pousse de toutes mes forces et tu sors la tête. Papa et moi on entend G. dire que tu as 1… non 2 tours de cordon autour du cou. Elle les enlève et je pousse une dernière fois pour te sortir complètement. Tu as le cordon aussi autour de tes épaules et ta poitrine comme si tu avais le placenta en petit sac à dos. Tu respires une première fois en poussant un petit cri puis tu ne respires plus. Les sages-femmes tentent de t’oxygéner sur moi mais ça ne fonctionne pas, tu es grise et tu ne bouges pas. Papa et moi on pleure, je te dis de respirer. A. et K. (la 2e sage-femme) t’emmènent sur une petite table chauffante pour te réanimer. Elles craignent que tu aies respiré du méconium. Tu recommences à respirer, papa est très attentif à ce qui se passe pour toi, tout en restant à mes côtés. Il entend K. dire « Allez ma belle, respire » Il demande si tu es une fille, on lui confirme, il me l’annonce très ému. G. m’injecte du syntho pour aider mon utérus à contracter afin de prévenir une hémorragie, puisque qu’elles doivent s’occuper de toi. Le placenta sort rapidement. Et toi tu vas bien, A. te ramène sur moi. On peut enfin faire connaissance tous les 3.
Tu pleures un peu pour nous raconter tout ce qui vient de t’arriver. Nous sommes sous le charme, tu es si belle et si petite! Tu as des petits cheveux, des beaux grands yeux. Tes petites mains sont magnifiques. On te découvre avec émerveillement. Papa envoie un message texte à grand-maman J.. Sous le coup de l’émotion, il n’écrit que « Fille ». Les sages-femmes nous laissent tous les 3, nous remettre des grands émotions que nous venons de vivre. Elles reviendront plus tard te peser et te mesurer, L’aide natale J., nous amène une grande assiette de fruits, des noix et du jus. Je te mets au sein pour que tu boives un peu. Tu prends une grande et longue têtée. Grand-maman arrive avec les filles vers 21h30, tu es toujours au sein. Tes grandes sœurs viennent te voir. Elles sont douces, elles chuchotent et sont fascinées par toi. Elles parlent avec papa et moi du reste du déroulement de leur journée, posent des questions sur toi. Elles quittent vers 22h15, après qu’on se soit entendu que C. n’irait pas à l’école, rassuré E. qui voulait rester dormir avec nous et que conviennent qu’elles viendraient nous chercher avec ta grand-maman le lendemain midi.
Nous sommes 5 maintenant et nous avons les 3 plus belles et merveilleuses filles de la Terre!
Quel accouchement intense et rapide. Tu es née à 20h15 dans la chambre Saule de la maison de naissance de Blainville après 3h15 de travail actif, dont 4 minutes de poussée. Je suis tellement contente que l'accouchement se soit déclenché de lui-même et que tu aies choisi toi-même la journée où tu allais naître…
Tu pesais 3475 grammes et tu mesurais 52,5 cm.
Bienvenue parmi nous belle Raphaëlle, on t’aime très fort déjà!
mercredi 26 mars 2014
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Quel magnifique récit! Bienvenue parmi nous jolie Raphaëlle! Félicitations aux parents et aux grandes soeurs
RépondreSupprimerÇa y est... Tu as réussi à me faire verser une larme!
RépondreSupprimerBienvenue à Raphaëlle!
Félicitations!! Beaucoup de bonheur <3
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